1. Présenter des statistiques
Les statistiques sont le recueil, l’analyse chiffrée et l’interprétation de faits économiques et sociaux. Ces chiffres, selon la façon dont ils sont présentés, sont autant de preuves qui soutiennent la thèse que tu envisages de développer. Ils sont un outil simple et facile d’emploi pour poser le thème d’une intervention orale.
En plus de lancer le sujet, les statistiques te confèrent de l’autorité tout en exposant une situation dramatique. Certaines statistiques peuvent paraître vagues pour des auditeurs non avertis. Pense à les mettre en perspectives ou à les comparer avec des informations plus familières. Si cela te paraît nécessaire, voire indispensable, tu peux mentionner tes sources, pourvu que cela ne ralentisse pas le rythme de ton propos, ce qui pourrait nuire à l’impact de tes données (en fait, mieux vaut garder tes sources pour la séance de questions-réponses, s’il y en a une). Préfère une seule statistique bien choisie, plutôt qu’une accumulation.
La statistique est la poésie des chiffres.
« Chaque année, en France, le tabac tue 74 000 personnes. » Un tel chiffre ne peut qu’interpeller. Mais tu me diras peut-être, à juste titre, comme Cyrano : « Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme… » Voici donc d’autres façons de lancer ton annonce. Peuple : « Chaque année, en France, le tabac fait disparaître une population équivalente à celle de la ville de Calais. » Actuelle : « En France, le tabac tue plus de 200 personnes par jour ». Urgente : « En France, une personne meurt du tabac toutes les sept minutes. » Dramatique : « À la fin de cette conférence d’une heure, 8 personnes seront mortes à cause du tabac en France. » Catastrophique : « Chaque jour en France, le tabac provoque une mortalité équivalente à celle du crash d’un Airbus A321. » Choisis la présentation la mieux alignée avec ton objectif et ton message.
📌 Exemple
« Je ne peux imaginer personne avec un seul centre d’intérêt dans la vie et qui ne voudrait faire que ça pour le reste de sa vie. Près de 15 % des travailleurs américains n’ont pas d’emplois traditionnels à temps plein. Ils sont à mi-temps, temps partiel, contractuels ou intérims. Le terme « side hustle » semble coller parfaitement avec cet esprit où les gens mettent en place différents petits moyens pour gagner leur vie. »
Nicaila Matthews Okome, Conférence TED, janvier 2019, 3 minutes.
Nicaila Matthews Okome, Conférence TED, janvier 2019, 3 minutes.
Ici, en faisant référence à une statistique nationale, l’oratrice lance le sujet de sa conférence : les emplois complémentaires (side hustles). C’est net et direct.
🎓 Cas d’école n° 22
« La Voie de la Transformation », c’est le titre de cette conférence qui prône la méditation comme remède aux souffrances du monde et au mal-être individuel.
Aujourd’hui, alors que la journée n’est pas encore terminée, 1 882 personnes, à différents endroits du globe, se sont suicidées : une toutes les 40 secondes.Le suicide, qui est un indicateur pertinent des souffrances du monde, fait chaque année plus de victimes que toutes les guerres et les homicides réunis. Je n’évoque même pas les tentatives, qui sont encore plus nombreuses et qui en disent tout autant sur le mal-être des gens. Je ne compte pas non plus tous ceux qui y ont pensé au moins une fois dans leur vie. Peut-être en êtes-vous. Moi aussi, ça m’est arrivé.Oui, le monde souffre. Mais que pouvons-nous y faire ? Devons-nous compter sur les entreprises ? Sur le gouvernement ? Sur l’État ? On attend encore !Oui, le monde souffre. Mais que pouvons-nous y faire ? Devons-nous espérer un jour précis ? Un événement particulier ? Une personne spéciale ? On a déjà essayé !Oui, le monde souffre. Mais le monde, c’est chacun d’entre nous. Et si le monde souffre, c’est parce que nous souffrons individuellement. D’où vient cette souffrance ? Les sages nous disent qu’elle a trois causes : la peur, le désir et l’ignorance. Mais finalement, tout se résume à la peur : la peur de mourir, la peur de vieillir, la peur de la maladie, la peur de la pauvreté, la peur de la critique… la peur de prendre la parole en public… Quelle que soit sa forme, chacun de nous porte une peur au plus profond de lui.
Dans le cas de cette conférence, les statistiques ne lancent pas directement le sujet, puisqu’il ne s’agit en aucun cas d’une conférence sur le suicide, mais elles posent plus largement le thème de la souffrance du monde (le suicide n’étant qu’un indicateur) et de notre responsabilité individuelle.
Notes
- Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897.
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