3. S’intéresser à l’auditoire
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3. S’intéresser à l’auditoire

3. S’intéresser à l’auditoire


 
Si s’intéresser aux autres est un excellent moyen de se faire des amis, c’est également une stratégie à succès pour emporter l’adhésion du public au début d’un discours. Pour que les autres s’intéressent à toi, commence par t’intéresser à eux. Rien ne préoccupe plus chacun que lui-même. Nous sommes tous en quête d’attention, en attente de reconnaissance. À des degrés divers, chaque être humain est un mendiant d’amour.

L’auditoire est toujours sensible aux marques d’intérêt de la part de l’orateur. En montrant qu’il sait à qui il parle, qu’il connaît l’histoire de la communauté assise en face de lui, le conférencier établit d’emblée une relation privilégiée avec son public. Une simple allusion peut suffire à ouvrir le cœur des participants : une remarque enthousiaste à propos du paysage, une mention spéciale pour un des monuments de la ville, un hommage appuyé au héros local… Cette approche t’aidera à conquérir le public. Une autre option particulièrement « rentable » est de prononcer quelques mots dans la langue du pays si tu es à l’étranger. L’auditeur se sent alors reconnu et honoré. Un Occidental qui fait l’effort de prononcer une phrase d’accroche en chinois dans une salle de Shanghai force le respect de ses hôtes et reçoit une très forte reconnaissance en retour.
 
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Chaque être est un mendiant d’amour.
 
En nommant la qualité des personnes présentes dans l’assistance, tu témoignes de ton intérêt pour elles : « Chers entrepreneurs, chers professeurs, chers membres… ». On raconte qu’avant chacune de ses prestations, Zig Ziglar, conférencier motivant américain, prenait le temps de visiter la ville où se tenait sa conférence, à la recherche d’informations pittoresques à glisser dans son intervention. C’était l’un des secrets de sa popularité. Un grand nombre de groupes de rock commencent leur concert en saluant la ville où ils se trouvent : « Bonsoir Paris ! », « Bonsoir Bruxelles ! », « Bonsoir Brie-Comte-Robert ! », etc. Ce à quoi les spectateurs réagissent toujours positivement en hurlant de joie.
 

📌 Exemple

 
« Je suis fier d’être venu dans votre ville, invité par votre bourgmestre régnant. Votre bourgmestre symbolise aux yeux du monde entier l’esprit combattant de Berlin-Ouest. Je suis fier d’avoir visité la République Fédérale avec le chancelier Adenauer qui durant de si longues années a construit la démocratie et la liberté en Allemagne […] »

John F. Kennedy, Berlin (Allemagne de l’Ouest), 26 juin 1963, 10 minutes.
 
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À l’occasion de ce discours qui se termine en apothéose par la célèbre formule « Ich bin ein Berliner » (« Je suis berlinois », le Président Kennedy marque son indignation due à l’érection du mur de Berlin par le pouvoir est-allemand. Dans son ouverture, il témoigne d’emblée de son intérêt pour ses hôtes en rendant hommage à deux de ses représentants, et en soulignant son attachement à l’Allemagne et à Berlin-Ouest.
 
 

🎓 Cas d’école n° 10

 
Dans ce projet Toastmasters intitulé « Adapter ses sources », il s’agissait de raconter une histoire en l’adaptant à une situation particulière. Pour concrétiser ce projet, je raconte à un groupe de personnes moralement abattues, avec mes propres mots, un conte porteur d’une belle leçon de vie (je ne me souviens ni de son titre ni de son origine). J’ai rebaptisé ce conte « Le paysan, le fils et le cheval ». Le paysan rencontre successivement des déboires qui de prime abord paraissent assez graves. À tous ceux qui le plaignent, l’homme répond inexorablement : « Bonheur ou malheur, qui peut savoir ? » En effet, chaque malheur débouche finalement sur un bonheur.
 
Vous qui êtes pessimistes, voire dépressifs, qui voyez souvent les choses en noir, si parfois vous vous sentez mal, découragé, déprimé, si vous avez le sentiment que rien ne vous réussit en ce moment, si tout vous paraît lourd et difficile, pensez à la dernière fois où vous étiez bien. Pensez à la dernière fois où tout était fluide, où tout vous réussissait. Souvenez-vous : vous preniez la vie comme un cadeau. Revenez à ce moment précis. Vous y êtes ? Partant de là, remontez dans le temps et arrêtez-vous au premier événement que vous jugez négatif. Prenez conscience que sans cet événement soi-disant négatif, la période faste que vous avez connue quelques jours, quelques mois ou quelques années plus tard n’aurait jamais eu lieu.
 
Dans cette ouverture, je m’adresse à un groupe de personnes en particulier qui ont un point commun : ils sont pessimistes, découragés. En nommant leur problème, je reconnais leur situation, leurs préoccupations. Je m’intéresse à eux, je me soucie de leur bien-être. Et par là, j’établis avec eux une connexion.
 
 

Notes
  1. Dale Carnegie, Comment se faire des amis (1936), Le Livre de Poche, 2023.
 
 

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