4. Obtenir la participation du public
Beaucoup d’êtres humains sont naturellement joueurs. Alors, pourquoi ne pas utiliser ce penchant à ton avantage en invitant le public à participer ? En adoptant cette stratégie, tu as la garantie d’établir instantanément la connexion. Mais attention, à aucun moment, l’auditeur ne doit supposer qu’il y a une bonne et une mauvaise réponse, un bon et un mauvais comportement. Il ne faut pas qu’il ait peur de se tromper. Jamais il ne doit imaginer un piège. À toi d’être rassurant et de le convaincre qu’il ne sera pas jugé.
La technique de la participation, ou de l’interactivité, est particulièrement salvatrice si l’orateur précédent a malheureusement endormi le public. Tu as alors tout intérêt à secouer l’auditoire en le sollicitant. Soit par une question (une vraie question, pas une question rhétorique cette fois-ci), soit par un petit jeu, soit encore par un exercice physique. Les auditeurs sont généralement ouverts à ce genre de manœuvres pour dissiper l’engourdissement cérébral. Bien sûr, l’humour n’est jamais de trop dans cette technique. Tu peux aussi solliciter le public en faisant interagir les participants entre eux. C’est une approche utilisée par certains conférenciers qui invitent chacun à se présenter à son voisin pour créer du lien.
Unis dans la joie du jeu.
Imagine une conférence sur le réel et le virtuel : « Qui a déjà rencontré quelqu’un sur une appli de rencontres : Tinder, Happn, Meetic, etc. ? » Attends que les mains se lèvent. Fais mine de compter. « Maintenant, qui est avec quelqu’un qu’il a rencontré dans la vraie vie ? » D’autres mains se lèvent. « Eh bien, on dirait que le réel bat encore le virtuel ! » À l’aide de quelques questions ludiques, la connexion s’établit aisément. Des gens d’un même groupe se reconnaissent et savent qu’ils ne sont pas seuls.
📌 Exemple
« J’aimerais essayer quelque chose de nouveau. Ceux qui le peuvent, levez-vous, s’il vous plaît. Je vais donner quelques noms. Quand vous ne reconnaissez pas le nom que j’ai dit, quand vous ne pouvez rien en dire, j’aimerais que vous vous rasseyiez et que vous restiez assis. Nous verrons ce que connaît la dernière personne debout, d’accord ? »
Kimberlé Crenshaw, San Francisco (CA, États-Unis), octobre 2016, 18 minutes.
Kimberlé Crenshaw, San Francisco (CA, États-Unis), octobre 2016, 18 minutes.
Grâce à ce petit jeu interactif qu’elle enclenche dans son ouverture, l’avocate en droits civiques Kimberlé Crenshaw se connecte à son public et connecte son public à son combat : la superposition des préjugés de race et des préjugés de genre, un phénomène qu’elle appelle « l’intersectionnalité ».
🎓 Cas d’école n° 11
Cette conférence s’intitule « Et si vous commenciez par être heureux ? » L’idée défendue ici est que nous plaçons trop souvent le bonheur au bout du chemin, à l’extérieur de nous. Nous comptons sur les situations extérieures pour nous rendre heureux. Alors qu’en vérité, notre manière d’aborder l’existence a une influence quatre fois plus importante sur notre bonheur que les circonstances extérieures. Le bonheur doit être placé au début, pas à la fin. Il ne dépend que de nous. Il est en nous. Il ne demande qu’à être stimulé. Mettons le bonheur au début du chemin et il deviendra le chemin.
Qui ne veut pas être heureux ? Levez la main ! Apparemment, personne. Vous pouvez faire ce sondage dès demain autour de vous : vous ne trouverez jamais personne qui vous dira : « Oh, j’aimerais tellement avoir une vie bien pourrie ! » Tout le monde veut le bonheur, tout le monde veut le sourire, tout le monde veut la joie. Alors pourquoi est-ce à ce point le chaos sur cette planète ? Pourquoi y a-t-il des guerres ? Pourquoi y a-t-il tant de gens malheureux ? Parce que nous sommes trop occupés à poursuivre des objectifs, trop occupés à nous comparer, trop occuper à faire au lieu d’être. Nous sommes trop occupés pour être heureux !
Poser une question qui appelle une réponse est selon moi la manière la plus simple d’obtenir la participation du public et donc d’établir une connexion. C’est donc pour cette technique que j’ai opté, dans le but de secouer un public apathique et de le préparer à écouter l’histoire que je m’apprêtais à lui raconter.
Notes
- Peut-être qu’au temps où tu lis ces lignes, le contraire arrive plus souvent. O tempora, o mores !
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