5. Favoriser l’identification
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5. Favoriser l’identification

5. Favoriser l’identification


👉🏽
Que chacun se reconnaisse.
 
S’identifier à quelqu’un, à une situation, c’est voir des similitudes avec sa vie personnelle, son cheminement, c’est faire des rapprochements avec ses propres émotions, ses propres sentiments. « Un roman suppose toujours quelque personnage auquel le lecteur s’identifie, réfléchissant, agissant, rêvant avec lui […] » écrivait Alain.

Lorsqu’en t’écoutant, l’auditeur se dit : « Oui, c’est exactement ça. Moi aussi, ça m’est arrivé. C’est bien ce que je ressens. », tu as obtenu qu’il s’identifie au cas que tu évoques. Dès lors, il se sent concerné ; il est intéressé dans tous les sens du terme. Tes mots peuvent porter sur une anecdote personnelle, sur l’histoire d’une de tes connaissances ou sur des faits plus généraux. L’important est que l’auditeur se reconnaisse dans ce que tu dis, ou bien encore qu’il pense à une personne qu’il connaît et à laquelle il est lié, pour son bonheur ou son malheur. L’intérêt de t’écouter lui paraîtra alors évident. Et bien sûr, il fera le chemin avec toi pour savoir quelles solutions qu’il ne connaît pas déjà tu serais susceptible de lui proposer.
 
 
« Il y a trois mois, j’ai pris la décision d’aller à la salle de sport une fois par semaine. Je suis resté constant les trois premières semaines. Mais malheureusement, j’ai manqué la quatrième. Et depuis, je reporte ma séance de semaine en semaine. Cela fait trois mois maintenant. » Sur le sujet de la procrastination, il est facile de trouver, pour commencer un discours, des situations qui parlent au plus grand nombre. Chacun a déjà vécu au moins une fois dans sa vie ce genre de conflit. Que le thème soit triste ou joyeux, favoriser l’identification est une option précieuse pour susciter l’intérêt de l’auditeur. Il suffit de décrire une situation à même de le concerner, lui ou une personne qui lui est chère.
 

📌 Exemple

 
« Lorsque vous pensez à un enfant, à un ami proche ou à un partenaire romantique, le mot “amour” vient probablement à l’esprit, et instantanément d’autres émotions se précipitent : joie et espoir, excitation, confiance et sécurité, et aussi parfois tristesse et déception. Il se peut que le dictionnaire ne contienne aucun mot auquel nous soyons plus connectés que l’amour. »

Katie Hood, Vancouver (BC, Canada), avril 2019, 12 minutes.
 
 
Pour susciter l’intérêt du public, l’oratrice aborde un sentiment universel : l’amour. Qui pourrait ne pas se sentir concerné par ce thème, joyeux ou douloureux, c’est selon ? Au contraire, chacun peut s’identifier à ce que dit Katie Hood dans son introduction, car tout le monde éprouve ou a éprouvé un jour un sentiment d’amour envers un autre être humain.
 
 

🎓 Cas d’école n° 19

 
Cette conférence au format TED de dix-huit minutes a pour titre : « La Voie de la Constance ». Elle aborde la difficulté à atteindre ses objectifs, les phénomènes de sabotage à l’œuvre et les clefs pour réussir à dépasser les obstacles.
 
Il y a quelques années, j’ai réalisé un rêve que je caressais depuis un bon moment : je me suis inscrit à un cours hebdomadaire de salsa.
Le premier jour, j’étais tout excité : depuis le temps que j’en avais envie. À tous les cours, j’arrivais avec au moins une demi-heure d’avance. Tous les jours, je répétais les pas de danse chez moi devant la glace.
Mais la cinquième semaine, malheureusement, j’ai été frappé de plein fouet par une violente crise… d’excusite : il faisait nuit, il faisait froid… J’avais plein de trucs à faire, des appels à passer, des emails à écrire… J’avais faim et il ne faut surtout pas danser le vendre vide. Alors j’ai mangé, mais il ne faut surtout pas danser le ventre plein. Et puis j’avais un peu mal au pied… Alors je suis resté au chaud à la maison, les deux pieds dans le même chausson.
La semaine d’après, j’allais beaucoup mieux. Mais comme c’était juste avant les vacances de la Toussaint, je me suis dit : « Ce n’est peut-être pas la peine d’y aller pour un cours. Je reprendrai après les vacances. J’en profiterai pour rattraper mon retard en regardant les vidéos du prof sur internet. »
En fait, je n’ai pas regardé une seule vidéo de toutes les vacances. Le jour de la reprise, il faisait encore plus froid, encore plus nuit… Et en plus, il pleuvait. « Bon allez ! C’est pas grave si je rate juste un cours ! » Entre la Toussaint et Noël, j’ai assisté, au total… à une soirée. À Pâques, j’avais accumulé tellement de retard, que j’ai décidé de laisser couler l’année et de reprendre à la rentrée sérieusement… sur de bonnes bases !
Je n’ai pas repris l’année d’après… ni celle d’encore après… parce que je ne connaissais pas, à l’époque, la méthode infaillible pour maintenir sa constance telle que je vais vous la révéler ce soir… à la fin.
Ça vous est déjà arrivé, à vous aussi, d’abandonner en cours de route une activité régulière ou un projet ? Pour de bonnes raisons, bien sûr ! Levez la main… bien haut ! Levez la main aussi si vous connaissez quelqu’un à qui c’est arrivé… Ah ! Ça fait du monde ! C’est une véritable épidémie d’excusite !
 
Dans cette ouverture, pour m’assurer l’identification du public, j’évoque un problème que tout le monde ou presque a connu ou connaît malheureusement encore : la difficulté à rester constant dans l’action pour atteindre ses objectifs. Chacun, pour avoir vécu un parcours similaire au moins une fois dans sa vie, peut s’identifier à l’orateur. D’ailleurs, à chaque fois que je donne cette conférence, la totalité de la salle lève la main quand je pose la question à la fin de l’ouverture.
 
 

Notes
  1.  Alain, Système des Beaux-Arts, 1920.

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