7. Énoncer les points
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7. Énoncer les points

7. Énoncer les points


Si tu ne souhaites pas dévoiler ton plan dans le détail, mais que tu veux malgré tout indiquer au public une orientation et lui montrer qu’elle est articulée, tu peux te contenter d’énoncer de façon générique les points que tu comptes aborder.

Il s’agit en quelque sorte de faire une annonce globale : « Je vais vous expliquer trois moyens de maintenir l’harmonie dans le couple. » Dans cet exemple, l’orateur prévient qu’il y aura trois parties sans préciser lesquelles. Mais il donne une indication claire sur les résultats que l’on peut espérer obtenir en appliquant les méthodes qu’il s’apprête à révéler. Ainsi le sujet est parfaitement posé et le « comment » n’est pas défloré.
 
👉🏽
Dire quoi sans dire comment.
 
Comme l’annonce du plan, l’énoncé des points renseigne sur la structure du discours, définit le champ de l’intervention, fixe l’angle de réflexion et permet un glissement facile vers le développement. Dans l’exemple ci-dessus, on comprend que la structure s’appuie sur trois piliers. Le champ concerne le couple. L’angle est celui de l’harmonie. La transition pourra se faire grâce à un premier paragraphe qui définira ce qu’est l’harmonie dans le couple, ce qui la caractérise, avant d’aborder le premier moyen de maintenir cette harmonie dans le couple.
 

📌 Exemple

 
« C’est un honneur de me trouver parmi vous aujourd’hui et d’assister à une remise de diplômes dans une des universités les plus prestigieuses du monde. Je n’ai jamais terminé mes études supérieures. À dire vrai, je n’ai même jamais été témoin d’une remise de diplômes dans une université. Je veux partager avec vous aujourd’hui trois expériences qui ont marqué ma carrière. C’est tout. Rien d’extraordinaire. Juste trois expériences. »

Steve Jobs, Université de Stanford, 12 juin 2005, 14 minutes.
 
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Dans la dernière partie de son introduction, Steve Jobs énonce les points de son discours avec simplicité : trois expériences marquantes, trois parties qui vont articuler le développement de son allocution. « C’est tout ».
 
 

🎓 Cas d’école n° 28

 
Dans ce discours, j’aborde les techniques de drague conseillées par les coaches en séduction qui fleurissent sur la toile.
 
Ça y est, j’ai commencé mes cours de drague. « Mais Éric, je croyais que tu étais en couple. » Oui, c’est exact, tu as tout à fait raison, cher auditoire chéri. Mais ma femme, Jessy, est une princesse qui croit encore au Prince Charmant. Et tous les trois ou quatre mois environ, elle me dit « Dis donc mon Prince, t’es pas assez charmant ! Reviens plus tard ! » Et elle se retire dans son donjon. La dernière fois, ça a duré un an quand même ! Pendant un an, j’ai fait le crapaud dans les douves en attendant le bisou. Donc je me suis dit : « Là, ça commence à bien suffire ! Je vais suivre des cours de séduction. »… pour reconquérir ma belle. Parce que ça fait maintenant huit ans que je suis en période d’essai… renouvelable éternellement. Donc j’aimerais bien signer le CDI cette fois-ci !
C’est ainsi que j’ai découvert des techniques de séduction imparables. Je vais vous en citer trois parmi toutes celles que j’ai apprises. Je viens de commencer, donc je ne sais pas si elles marchent.
 
Le sujet est définitivement posé lorsque j’annonce à la fin de l’ouverture que je vais détailler trois techniques de séduction infaillibles. Je n’annonce pas le plan détaillé comme dans la technique précédente. Je donne simplement la nature des trois points que je vais évoquer, ce qui en même temps préserve le suspense et invite à écouter la suite.
 
 

Notes
  1. « Au reste, quand on fera un exorde, soit qu’on passe ensuite à la narration, soit qu’on en vienne immédiatement aux preuves, il faut faire en sorte que la fin se lie naturellement avec ce qui suit. » Quintilien, Institution oratoire, livre IV, chap. I.

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